l'AFJ, les activités pour les francophones au Japon

Hip hop ? Les diamants énormes sur les lobes ? / Hip hop ? Les taspés qu’ont oublié leurs robes ? / Hip hop ? Les baskets et les casquettes ? / Hip hop, j’crois qu’ça se passe plutôt dans la tête… / Hip hop ? Les sapes extra extra larges ? / Hip hop ? Les dollars comme seul objectif ? / Hip hop, c’est juste un esprit positif…

Effectivement, les Hocus Pocus ne font pas dans la frime. Pas de chaîne en or, de casquette à l’envers et de survêtements XXL pour ces Nantais adorés du public japonais. Sobriété et générosité. Présence et classe naturelle. Du hip hop jazzy drôle et percutant, et le bonheur d’être là et de faire vraiment de la musique plutôt que d’allonger des tubes.

Lundi 8 décembre. Shibuya, Club Quattro. Nous sommes quelques Français perdus au milieu d’une mer de jeunes Japonais, mais sans avoir l’impression d’être à part. Le public reprend les paroles comme un seul homme, à tue-tête et avec une prononciation impeccable. Bluffant. Et tout le monde danse. Il faut dire que 20Syl le Maître de Cérémonie et compositeur sait y faire. Et donne tout ce qu’il a.

Le public braille J’SUIS MALADE ! avec un sourire grande largeur. Tout le monde saute en l’air et renvoie la balle au chanteur. Il est joyeux, tout heureux d’être là. Guide le public avec des explications en anglais qui passent comme une lettre à la poste. Il veut que Tokyo « devienne complètement crazy, et danse comme jamais  ! ». Et ça marche.

Oh oh j’suis pas dans l’trip fashion ni haute couture, / Les grosses fourrures. Puis quand c’est notre culture ? / J’fouille dans mes bacs plutôt que dans ma garde robe, / J’fais du son, ouais, et pas un défilé de mode…

Futées, les paroles. Energique, le jeu de scène. Et très solides les musiciens : DJ Greem, David Le Deunff (guitare et chant), Hervé Godard (guitare basse), Matthieu Lelièvre (piano), Antoine Saint-Jean (batterie). Une connivence qui fait plaisir et des moments de virtuosité.

On termine dans des hurlements de joie et un rappel. Ils ne se font pas prier et nous offrent leur plus grand succès, Smile. Extrait de l’album Place 54, Victoires de la Musique 2008. Un morceau irrésistible que le public connaît par cœur et reprend sur le bon tempo.

Just give me that Smile, / Donne moi ce sourire / Ouh Baby ! Come on, / Donne / I can't live without it, / No I can't / I need that once, / That twice, / That three, babe…

Pas besoin de se forcer. On leur donne, ce sourire. Et à la fin, 20 Syl nous photographie. Encore et encore. Il veut nous garder en souvenir. Il a vécu un grand moment. Nous aussi.

 Texte :  Ludivine Camero